Lixiviat : une soupe chimique
Le lixiviat est une soupe chimique et une menace non seulement pour l’environnement, mais aussi pour les êtres humains.
Un élément est essentiel à l’existence même de la vie sur terre. Chaque écosystème en dépend, de la toundra boréale en Alaska à la grande forêt amazonienne. Il est dans l’air que nous respirons jusqu’à notre corps ; il transporte les nutriments du sol des deltas des rivières jusqu’aux océans. L’eau est l’élément vital de notre planète et tout dépend de son parcours lent et sinueux, mais sans fin à travers le monde. Tout ce qui est autour de nous, même le sol sur lequel nous marchons est lavé et balayé par la pluie. Elle suinte à travers les couches supérieures du sol pour se retrouver dans les réserves d’eau des nappes phréatiques.
Malheureusement, en raison de la nature même de l’eau, d’autres particules plus nocives telles que les composés chimiques et les déchets industriels provenant des mines et des décharges peuvent également être dissoutes. Et le monde industrialisé dans lequel nous vivons offre de nombreuses occasions pour que la pollution se produise à tout instant.
Des lignes directrices existent bien sûr, pour l’élimination appropriée des vieux appareils électroniques, des coques revêtues de PCB et des camions débordant de matières plastiques. Mais les règlements arrivent à peine à superviser le marché officiel et de vastes régions du monde restent invisibles par ceux qui souhaitent une meilleure législation. Les pays en voie de développement, mal équipés pour cette tâche immense qu’est le traitement et le recyclage des déchets, sont principalement grevés par l’énorme quantité de déchets toxiques produits par les pays industrialisés.
Le lixiviat est un terme généralement inconnu du profane, mais largement utilisé dans les sciences de l’environnement et de la gestion des déchets. Il décrit les phénomènes de la pollution des eaux, souvent en conjonction avec des décharges ou des opérations minières. Selon le type de décharges, tout élément, des matières fécales aux métaux lourds et des composés inorganiques tels que : le calcium, le magnésium, le sodium, le potassium, l’ammonium, le fer et le sulfate peuvent s’infiltrer dans les nappes phréatiques environnantes. Les décharges municipales où sont entreposés les déchets solides génèrent habituellement une « soupe chimique » si concentrée que même de petites quantités peuvent être une source d’inquiétude si elle est exposée à l’eau.
Même avec les réglementations existantes, des accidents se produisent, comme celui de la décharge d’East Taphouse (Connonbridge) il y a deux ans. Une quantité inconnue de liquide versée dans les cours d’eau à proximité a transformé les algues qui sont devenues d’une couleur orange vif. Le site était opérationnel depuis 1969 avec s’est vu attribuer une extension de 22 ans. La couche du revêtement la plus basse (habituellement une couche d’argile) a probablement empêché le lixiviat de quitter la décharge et s’écoulait en dehors par négligence. S’en est suivi une catastrophe naturelle pour la population et l’économie locales, ainsi que pour l’environnement bien entendu.
Nos réserves d’eau douce ne sont pas infinies et les sécheresses liées aux changements climatiques les diminuent encore plus régulièrement. Prendre soin de nos approvisionnements en eau doit être une priorité absolue, en particulier dans les zones d’activités industrielles telles que l’exploitation minière ou les décharges. Mais la responsabilité pour un avenir meilleur se trouve également dans la sphère du consommateur que nous sommes. Nous ne pouvons plus ignorer les tâches faciles à faire, comme le tri et le recyclage des déchets avant leur élimination. Agissons tous de manière responsable !